Nous n'avons pas assez
de recul en ce qui concerne l'usage des acryliques
pour estimer leurs temps de vie, qui de toute
façon variera avec les agressions atmosphériques
comme pour toute autre toile. Elles sont censés
durer plus longtemps car elle craignent moins
les champignons, les premiers prix n'ont pas une
imperméabilité suffisante pour nos applications
(au mieux 35cm de pression d'eau contre 45cm pour
nos besoins) mais une fois encollées sur leur
face intérieure elle résisteront aux fortes pressions
d'eau tout en restant respirante bien que cette
dernière qualité ne soit pas très bien chiffrée.
Dans des conditions habituelles, notre constat
est qu'elles ne condensent pas. Le choix des couleurs
est très large et leur principale qualité réside
dans la durabilité des couleurs, c'est sur cette
performance que les fabricants offrent des garantis
aux storistes. Cependant, il faut savoir que ces
toiles devraient avoir des difficultés face à
l'application des normes REACH (la molécule n'est
pas recyclable et a une forte rémanence).
L'acrylique n'a rien
d'écologique et si elle bénéficie d'un label Oekotex
(car l'acrylique n'a pas d'odeur, n'est pas allergisant).
Le label Oekotex (concocté par BAYER, l'artillerie
chimique lourde allemande) est un voile de pudeur
mis sur les critiques qui lui ont été faites à
son apparition sur la scène des storistes. Ce
label se généralise partout pour inciter l'achat
de synthétiques même pour les sous-vêtements.
Autrement dit, le label oekotex, est un argument
de vente très faible hissé trompeusement à un
look de caution écologique, ce qu'il n'est nullement.
Et pour cause: 1- L'acrylique est produit avec
une utilisation de formaldéhydes 2- L'acrylique
brûle facilement (il est impossile de le rendre
ignifuge) en libérant de fortes fumées toxiques
chargées de cyanure 3- L'acrylique a une grande
rémanence et il est impossible de le recycler.
4- L'acrylique pourrait être responsable,par sa
rémanence et ainsi que de nombreuses molécules
synthétiques de troubles graves de santé (cancer,
dégénérescences, stérilité ...) Pour ces raisons,
il est sur la liste des molécules que les normes
REACH (première tentative de réguler globalement
les productions de molécules nocives) a leur application
prévue pour 2012 interdiront ou limiteront très
certainement. Les professionnels des textiles
d'extérieur, le remplacent d'hors et déjà, dans
leurs catalogues, par des polyesters de plus forts
grammages, en prévision de cet interdit en suspend,
pour éviter les accouts dans la distribution et
la production. L'acrylique a d'autres défauts,
en autres, d'être très sensible aux rayonnements
solaires en produisant un accroissement de température,
particulièrement avec des couleurs plus sombres,
mais déjà en rouge par exemple qui est une couleur
d'une absorption moyenne, il est chauffe bien
plus que nos toiles coton-polyester courantes.
La matière est inerte, elle ne se rétrécit pas
avec l'humidité, elle va continuellement s'allonger
sous l'effet de la chaleur combinée avec une tension
même moyenne. La toile se froisse facilement et
elle est fragile à la couture. Son entretien est
moindre que celui des toiles naturelles ou semi
synthétiques mais il n'est pour autant pas nul.
Je ne vais pas faire la liste de ses avantages
qui ne sont pas négligeables au premier abord
et qui justifient l'engouement mal informé. Pour
ma part, je vois d'un mauvais oeil que l'acrylique
puisse obtenir une si bonne presse dans les milieux
marginaux intéressés par les toiles extérieures
car la tendance devrait aller complètement à l'opposé
vers la recherche de toiles naturelles en chanvre.
Pourtant ces toiles acryliques restent légales
pour l'instant, et leur consommation est malheureusement
énorme. J'en distribue aussi,et j'en assemble
(assez facile à manipuler vu le poids, la stabilité
dimensionnelle et l'absence d'effilochage) aux
clients qui en font un choix éclairé, au meilleur
prix pour les qualités qui nous intéressent, c'est
à dire dont la résistance à la pression d'eau
a été améliorée grâce à un encollage en sous face.
Le reste des qualités proposées couramment, présentent
des performances en dessous des 450 mm de SCHMERBER
classiques dans nos applications, elles plafonnent
à 350mm, par contre encollées elles montent à
800 mm (celles que je distribue), et jusqu'à 1200mm
en effet chez DICKSON pour la SUNBRELLA PLUS.
Les toiles naturelles même 100% coton, quoiqu'en
disent ses détracteurs cherchant à légitimer l'acrylique,
ne sont pas si problématiques au plan écologique
et de la santé, par contre, il est vrai qu'elles
demandent plus d'attention à l'utilisateur et
des soins suivis, ce qui n'est en général pas
le cas et qui fait le succès de l'acrylique plus
inerte. Pour s'intéresser plus spécifiquement
aux toiles acryliques en dehors de leur aspects
indésirables: il faut savoir qu'aussi serrées
qu'elles soient ces toiles sont assez perméables
à l'eau, puisque inertes, elles ne gonflent pas
et ne présentent pas de retrait, plutôt des allongements
à la traction favorisés par l'élévation de température.
Leur résistance à la colonne d'eau est de 35cm
environ, caractérisant les qualités de premiers
prix, avec un encollage en sous face, elles deviennent
au contraire très résistante à la pression d'eau,
je distribue des acryliques (que j'espère en petits
volumes par rapport au semi-synthétiques et toiles
naturelles, le chanvre avant tout), qui résistent
à 80cm, la norme dans nos applications est à 45cm
à 50cm. Il existe des résistances supérieures
à 120cm, sans grand intérêt pour nous. Les acryliques
sont par nature imputrescibles, la colorisation
se fait dans la masse avant dressage du fil ce
qui confère aux toiles une très bonne stabilité
en couleur, impossible de les rendre ignifuges,
elles sont inflammables et dégagent des vapeurs
de cyanure à la combustion. Au soleil, elles font
monter la température sous la toile, elles respirent
beaucoup moins que les toiles naturelles ou semi-synthétiques;
à l'humidité, elles n'ont aucune faculté hygrométrique
mais sont tout de même perméable à la vapeur d'eau,
elles auront malgré tout plus de facilité à condenser.
Elles sont fragiles à la couture, ne s'effilochent
pas à la coupe, sont presque coupantes sur leur
tranche, elles sont plus rigides et marquent plus
les plis et sont donc plus fragiles à la manipulation
dans l'atelier mais sans conséquence très directe
tant qu'on utilise des toiles encollées et qu'on
n'en fait pas des chiffons ou des boules. Enfin
pour répondre à la question première, les acryliques
sont une réponse aux dégradations organiques ou
physiques des autres fibres jusque là utilisées.
Malheureusement cette matière qui occupe majoritairement
la distribution de toiles d'extérieur depuis peu
(stores ...) vient encombrer nos décharges et
nos soucis sur l'avenir, en effet si elle résout
immédiatement nos attentes, elle les ruinent au
long terme. C'est en réponse à ces objections
que BAYER le chimiste allemand a, avec un succès
déplorable, particulièrement dans nos sphères,
inventé le label O'écotex qui décrit les toiles
comme analergéniques et sans odeur, en fait ces
toiles ne peuvent être incinérées proprement vu
le dégagement de cyanure et elles ont une rémanence
beaucoup trop forte, c'est à dire que cette molécule
artificielle fait partie de l'environnement trop
durablement sans se dégrader dans des formes assimilables
et qu'elle envahit les organismes vivants qui
ne savent pas l'éliminer. Sachant tout ce que
je t'expose, c'est avant tout au client de prendre
sa responsabilité face à des produits dont la
vente et l'utilisation sont encore légales, en
tant que distributeur, je ne peux que signaler
sans détours les diverses propositions du marché
et permettre une acquisition à un meilleur prix.
La culture du coton est aussi un problème, mais
le volume des toiles d'extérieur comparé à l'habillement
et le reste n'est pas déterminant, encore ici
les chimistes sont en position critique sur les
insecticides et les intrants sur le coton et d'autres
fibres, l'irrigation est aussi un point d'achoppement
spécialement sous des climats en mutation, des
sols qui se salinisent... La solution passe par
un retour à l'usage du chanvre, c'est à la racine
que doit être pris le débat, les gens doivent
prendre conscience que leur verbe sur ces sujets
devrait être responsable et qu'aucune complaisance
n'est admissible face à des gouvernants qui servent
les principaux intérêts économiques au lieu de
subventionner des solutions d'avenir.
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